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VERSION FRANÇAISE

COMMUNICATION n.11
en six parties

De "Le ceneri di Gramsci" de Pasolini à "La generazione tradita"
Le sens historique de notre époque


Français

Nous avons toujours inclû dans la premiére moitié du '900 nos poëtes dévénus fameux comme "hermétiques". Un seulement, Ungaretti avec "Il dolore", essaie paraitre dans la deuxiéme moitié, voire dans notre époque, mais sans réussir à dépasser le "Rubicone".
J'avais aussi pensé que, lui en particulier, ayant douleureusement souffert, de la méme façon que moi, la "douleur de qui reste", aurait pu chanter ma "folie". Mais vaine cette pensée étant donné que Ungaretti s'était arrété à la porte d'entrée, non seulement de l'Histoire, mais de la Mèmoire même, que la doueleur inévitablement produit.
"I ricordi, un inutile infinito" ("Les souvenirs, un infini inutile") "I ricordi/ il riversarsi vano/ di sabbia che si muove/ senza pesare sulla sabbia" ( En prose "sable sur la sable") "…silente/ il grido dei morti è più forte"
Pourquoi "silente" ("silencieux")? Le cri des morts est, pour qui reste, un cri déchirant qui arrive jusqu'aux galaxies parce que les morts ont faim, justement, de Mémoire et d'Histoire. Nous pouvons conclure avec "Roma occupata" ("Rome occupée").
Dans le tourment générale de la ville "insopportabile il tormento/ si sfrena tra i fratelli in ira e morte". Ungaretti sent "blasphèmes" ses lèvres parce qu'il réproche au Christ que sa bonté "s'est éloignée beaucoup".
Et c'est ici le limit que Ungaretti ne réussit pas à dépasser.
Pourquoi il s'adresse à la bonté du Christ en se sentant blasphème et non pas à la bonté de Dieu? Jesus est toujours mourant sur la Croix et voit à ses pieds la doleur déchirante, humaine, laîque de la Vierge, sa mère, pourquoi c'est Elle qui reste avec tout le poid de la douleur de toute l'humanité.
?Jesus est mourant et Il ne sent pas blasphèmes ses lèvres quand Il s'adresse à Dieu (parce que c'est à Lui q'Il doit s'adresser) en disant "Père pourquoi m'a Tu abandonné?" Ungaretti n'a pas le courage de s'adresser à Dieu. Au front de Dieu il s'arréte et il se trompe.
Nous savons que Jesus et la Vierge sont dans la Mémoire et dans l'Histoire les Symboles laiquement universels d'amour et de douleur. Voilà pourquoi Ungaretti essaie d'entrer dans notre époque mais il ne réussit pas à dépasser la "Rubicone".

II°

Cette brève note sur Ungaretti veut indiquer un signe symbolique de division entre la première et la deuxième moitié du siècle (symbolique étant donné que les changements sont toujours graduels). Tandis que Ungaretti ne peut pas s'adresser à la bonté de Dieu, pour "Le ceneri di Gramsci" de Pasolini et pour ma "La generazione tradita" l'homme entre dans l' Histoire tel que sujet éthique jusqu'à découvrir l'immortalité de l'Histoire. Et voilà pourquoi ces derniers cinquant'ans déviennent "notre époque" et ils sont destinés, à mom avis, à se prolonger pour autres cinquante, si non plus encore, étant donné l'état de la société actuelle. Et maintenant nous pouvons examiner les colonnes culturelles sur lesquelles se posent ce deux poëmes.


III°

Discours sur l'Histoire et la Morale

Histoire

Le discours commence par l'affirmation de Sartre "Il convient que l'Histoire ait sa crise, comme la Physique, et se dégage de l'absolu hégélien et marxiste.

- Pour Hegel, dans la "Fénoménologie de l'Esprit" l'Histoire est finie. Seulement ainsi la dialectique peut réjoindre sa synthése et seulement à ce point l'Histoire peut ëtre contée.Ce qu'il fait de sa façon.

- Pour Marx, celle que nous vivons n'est pas l'Histoire mais une langue Préhistoire. Seulement une société sans classes pourra produire une histoire de l'humanitè.

- Pour Sartre, il n'existe pas une seule dialectique, mais en existent plusieures selon les époques. Aujourd'hui, pour exemple, nous avons une alternance continuée "aliénation/libération/nouvelle aliénation etc." sans jamais réjoindre une synthése.


IV°

Histoire et Morale

Ici encore on peut partir par une affirmation de Sartre, celle sur l'interdépendance entre Histoire et Morale.
La Morale ne pourrait pas exister sans l'Histoire (qui est philosophie en action) et l'Histoire n'aurait aucun sens sans la Morale (qui est cette philosophie qui meut l'Histoire, c'est à dire qui la fait exister). En suit une nouvelle identité de l'homme tel que sujet en même temps historique et éthique.

- Pour Hegel l'homme est au service de l'Etat éthique et, après l'avoir réalisé, il s'annulle en lui. Et cela peut advenir parce que "l'Histoire est finie", c'est à dire qu'elle a rejoint sa synthèse dialectique.

- Pour Marx l'homme n'est que le réflët de la structure social-économique. Seulement dans une société sans classes il pourra se réaliser tel qu' "homme total", comme Henri Lefebvre dit. Voilà le pourquoi haujourd'hui, pour Marx, nous ne vivons qu'une longue préhistoire.

- Pour Sartre l'homme, toutes les valeurs et tous les absolus tombés (le "Dieu est mort" de Nietzsche et "Si Dieu est mort, tout est possible" de Dostoevskij), est resté seul en face de sa propre existence, qui est liberté, et il ne peut faire autre chose que créer soi-même tel qu'homme, damné, comme il est, à sa propre liberté et à sa propre responsabilité. L'homme doit pourtant se libérer de l'aliénation ("Il n'y a pas de liberté sans libération") pour devenir un sujet éthique, autonome et responsable, c'est à dire l'homme de notre époque, comme nous avons déduit par l'affirmation initiale de Sartre.
Et, par conséquent, afin que le sujet éthique se meuve concrétement dans l'histoire, Sartre affirme: "Il convient s'historialiser pour s'historiciser contre l'historicité". L'historicité est l'histoire encore en train de se faire, c'est à dire partiale, limitée, incompléte, sans un sens bien déterminé. En d'autres termes, une histoire inauthentique. S'historialiser signifie entrer dans l'Histoire pour la faire. Même un livre peut être un fait historique, qui sérà après historicisè.
L'historicisation est l'histoire compléte de faits et de motivations et, par conséquent, la plus authentique possible. Mais il ne faut pas jamais oublier que l'Histoire, en tant que mûe par le subjectivisme éthique, ne peut qu'ëtre, comme la Vèrité, subjective. L'objectivité dans l'Histoire n'existe pas, n'est que mistification et inauthenticité. Voilà pourquoi l'homme de notre époque est un sujet éthique qui pour s'historialise poue s'historiciser. Pour être et rester authentique. Comme l'aristotelique " Ethos qui précèdes Logos ".

De "Le ceneri di Gramsci" de Pasolini à notre "Generazione tradita"

- Pasolini, dans ses "Ceneri di Gramsci", est tout à fait conscient de la crise de l'Histoire et la décrit à la perfection. Mais il conclut de façon problematique. Il est conscient que la vie n'est possible que dans l'Histoire, mais comment peut-il entrer avec passion dans l'Histoire s'il est aussi conscient, comme Hegel, que l'Histoire est finie?

- "La Generazione tradita" se pose come dépassement de cette problématique mais aussi de la même crise de l'Histoire. Elle découvre, en effet, à travers la douleur qui est à la base de la mémoire historique, que l'Histoire est la seule immortalitè possible pour l'homme dans ce monde. Jusque le Soleil s'éteindra. Par conséquent résultent dépassés aussi l'absolu historique de Hegel et l'absolu prehistorique de Marx.

- En effet, "La generazione tradita", aprés le tourment historique fait d' "aliénation/libération/nouvelle aliénation" sans fin mais qui découvrira l'immortalité de l'Histoire, est obligée à affronter la réflexion morale, un autre genre de tourment (c'est à dire de la conscience individuelle) non moins douleureux que celui historique, pour pouvoir arriver à la Création, c'est à dire à la capacité de l'homme de créer soi-même et le monde. Et voilà de la chair vivante des protagonistes naître concrétement l'homme tel que sujet éthique, voire l'homme de notre époque, qui tendra enfin vers le Mythe éternel de la jeunesse intérieure comme annonce de l'immortalité de l'Histoire.

- Aussi la morale de Pasolini poursuit un Mythe: celui de l'innocence primordiale de l'homme. Il le cherche dans le sous-prolètariat des banlieues, dans la sous-culture des fables arabes ou des pélerinages chrétiens, dans la naïveté irrésistible du Christ où la douleur est celle profonde et profondement concréte da la Viérge aux pieds de la croix (bien sur la plus haute image lyrique de Pasolini), aussi dans les legendes archaiques de notre même civilisation.

- Je ne trouve pas différence entre le Mythe de la naïveté primordiale de Pasolini et le Mythe éternel de la jeunesse intérieure de la "Generazione tradita".
Tous les deux expriment le sujet éthique comme l'homme de notre époque.


VI°

La poësie de notre âge

Par cettes notes nous avons défini la structure portante de la poësie italienne de notre âge.
Ungaretti conclue la prémière moitié du siècle, Pasolini ouvre le nouvel âge et nous avons établi le parcours jusq'au jour qu'un nouvel âge entréra dans l'Histoire.
En effet, seulement par la ?Génération trahie? l'histoire de notre époque peut commencer.
Quiconque peut renforcer cette structure.Mais la chose la plus importante est qu 'un poëme ait en soi la philosophie, c'est à dire l'Ethique, de notre âge. Le monde et l'humanité ont bésoin de poësie et non pas de jeux linguistiques.

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